dimanche 26 mai 2013

Elle s'appelait Sarah: le livre et le film

Dans le cadre des Vagabooks d'hubWin mamans, j'ai pu recevoir le livre Elle s'appelait Sarah et son adaptation au cinéma. Je publie donc mes deux chroniques dans le même article.

Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay


4ème de couverture: Lorsque Sarah, 10 ans, est brutalement tirée du sommeil pour être emmenée avec ses parents, elle pense revenir très vite et cache innocemment son petit frère dans le placard secret de l'appartement. Mais c'est au Vélodrome d'Hiver que Sarah, comme des milliers de juifs en cette nuit de juillet 1942, est conduite... Lorsque 60 ans plus tard, Julia, journaliste, se voit confier la rédaction d'un article sur les rafles du Vel' d'Hiv', elle découvre avec horreur l'histoire de Sarah, et le visage de la petite fille ne la quitte plus. Contre l'avis des siens, Julia décide de faire la lumière sur des évènements qui ont à jamais changé des vies, et cela même au prix de ce qu'elle a de plus cher au monde...

Dans la première partie du livre, nous assistons à une double narration: l'histoire de Sarah se déroule sous nos yeux en même temps que Julia découvre son existence et suit ses traces. Puis le roman se focalise sur Julia qui cherchera à retrouver Sarah et sa famille. 
C'est un roman d'autant plus fort qu'il relate des événements qui se sont réellement déroulés, en témoigne encore un panneau posté Boulevard de Grenelle à Paris:
Les 16 et 17 juillet 1942, 13 154 Juifs furent arrêtés dans Paris et sa banlieue, déportés et assassinés à Auschwitz. Dans le Vélodrome d'Hiver qui s'élevait ici, 4 115 enfants, 2 916 femmes, 1 129 hommes furent parqués dans des conditions inhumaines par la police du gouvernement de Vichy par ordre des occupants Nazis. Que ceux qui ont tenté de leur venir en aide soient remerciés. Passant, souviens-toi!
Il est important de ne rien oublier et de réaliser jusqu'où peut pousser la haine. Comment a-t-on pu considérer les Juifs comme des parias, comme plus misérables que des chiens, comment a-t-on pu les priver du respect le plus élémentaire? Juste parce qu'ils étaient Juifs? Il faut en parler, il faut faire passer le message à nos enfants. La haine est encore présente, quand on entend à la télévision mais aussi au travail de mon mari qu'autoriser le mariage pour les homosexuels, c'est autoriser le mariage avec les animaux. Priver des êtres humains de leurs droits juste parce qu'ils sont Juifs, homosexuels, noirs ou femmes? C'est intolérable.
Le roman s'interroge aussi sur la non-réaction des Français de l'époque et j'ai eu l'occasion d'en parler avec ma grand-mère qui a vécu la rafle de l'extérieur. Elle se souvient très bien de ces nombreux bus qui descendaient les rues de Paris mais personne ne savait ce qui se passait, personne ne pouvait imaginer un seul instant que tous ces hommes, femmes et enfants étaient conduits à la mort. On ne peut pas leur en vouloir, leur erreur a été d'être aveuglés par l'occupant. Une chose qui ne se reproduira plus jamais, espérons-le, et c'est pourquoi nous devons continuer ce travail de mémoire.
J'ai découvert la plume de Tatiana de Rosnay à travers ce livre et j'ai eu du mal à décrocher, elle sait distiller les émotions tout au long de ces pages, jusqu'à nous arracher des larmes. Je sais qu'elle vient de sortir un nouveau livre, il y a de grandes chances que je le lise.

Elle s'appelait Sarah de Gilles Paquet-Brenner (2010)

On sait qu'il est toujours très difficile de faire l'adaptation d'un livre et Gilles Paquet-Brenner s'en sort plutôt bien. Il y a quelques libertés prises mais l'ensemble reste cohérent et respecte l'idée et surtout la trame du livre. On suit de la même façon la petite fille et la journaliste avant l'enquête de cette dernière pour retrouver Sarah devenue adulte.

Néanmoins, j'ai trouvé le film beaucoup moins percutant que le livre, sûrement parce qu'il passe trop rapidement sur la rafle, nécessaire pour éviter de réaliser un film de 3h! Du coup, cela reste superficiel du début à la fin et si le réalisateur a voulu garder tous les personnages, on finit par s'embrouiller au milieu du nombre et on n'arrive pas à s'attacher à eux. Par ailleurs, dans le doublage français, la nationalité de chaque personnage est marquée par son accent: américain, anglais, italien, et cela devient vite insupportable. Si vous voulez voir un bon film sur les événements de juillet 1942, je vous conseille vivement La Rafle de Roselyne Bosch avec Gad Elmaleh qui m'avait fortement marquée.

Test de Bechdel:
Y a-t-il deux personnages féminins nommés... OUI
Qui parlent l'une à l'autre... OUI
D'autre chose que d'un homme... OUI
Test réussi!
Réussite/Echec: 6/3

4 commentaires:

  1. C'est un très beau livre que j'ai lu il y a quelque temps mais je n'ai pas vu le film. Bonne journée !

    RépondreSupprimer
  2. Je ne connais ni le film ni le livre. Par contre je ne peux m'empêcher de penser à la chanson de Goldman... Dans le même style, j'ai lu le journal d'Anne Franck (le film m'a traumatisé, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand je l'ai vu étant ado), Si c'est un homme de Levy et en film le magnifique La vie est belle avec Roberto Benigni.
    Ça me touche toujours quand on parle de la seconde guerre mondiale et des massacres qu'il y a eu. Et je suis d'accord, il ne faut surtout pas oublier. Au contraire, il faut s'en souvenir et s'en servir pour évoluer et éviter de reproduire les même ignominies.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne connaissais pas mais ça me fait penser au Journal d'Anne Franck. Je suis d'accord avec toi sur le fait que le travail de mémoire est vital, pour ne pas oublier. Près de chez moi il y a un Musée de la résistance qui est passionnant et que tous les collégiens du coin visitent au moins une fois.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai lu aussi le "Journal d'Anne Franck" mais je n'ai jamais vu le film par contre. "La vie est belle", je l'ai en DVD il est prodigieux. Mais Benigni est toujours prodigieux. :)

    RépondreSupprimer