vendredi 30 novembre 2012

Un besoin d'amour inextinguible

Vous vous souvenez sûrement de l'article où je disais qu'être parent était facile et qu'un enfant pouvait être le plus adorable au monde. Un mois après avoir accouché, je suis au regret de rectifier mon jugement...

Je n'irai pas jusqu'à dire que Teemo est un monstre mais il n'est clairement pas aussi facile que sa soeur à son âge. Le gros problème de ce petit bonhomme, c'est qu'il est incapable de rester seul plus de 5 minutes. Il lui faut toujours les bras de sa maman ou de son papa, ni parc, ni transat, ni lit bien sûr. Les premières semaines, nous avons pris notre mal en patience en nous disant qu'il devait faire des coliques ou que la naissance est toujours un événement traumatisant et qu'il avait besoin de se sentir réconforté. Sauf qu'au bout d'un moment, les bras deviennent douloureux à force de porter et on en a un peu marre de manger à tour de rôle (et froid).



J'ai ressorti l'écharpe JPMBB qui m'avait bien servie pour Lulu. Il n'a pas du tout apprécié et il passait son temps à se cabrer en arrière. De plus, je devais faire le nouage à chaque fois, pour 10 minutes de hurlements et de gesticulations, c'était usant. J'aurais pu la garder en permanence sur moi mais elle est assez épaisse et j'avais l'impression d'être enceinte à nouveau (sans compter que ça cache complètement les beaux vêtements qu'on a choisi de porter, quoique pour le coup, j'aurais pu me promener en pyjama que ça ne se serait pas vu).


J'ai laissé passer encore quelques jours et j'ai finalement craqué sur le porte-bébé Manduca, que j'avais déjà repéré à l'époque mais auquel j'avais préféré l'écharpe. Miracle, il adore ça. Et bonus non négligeable, on peut le mettre en 5 minutes, en quelques clics, ce qui est bien pratique quand on l'enfile pour soulager bébé, puis qu'on le retire pour poser bébé dans son lit une fois endormi et qu'on le renfile 10 minutes après car bébé s'est réveillé... Sauf que même si le portage, c'est génial, mangez-en, ce n'est pas toujours évident quand il faut s'occuper d'un grand.
Niveau débutant: donner à manger (parce que si à 2 ans Lulu sait manger toute seule, il faut quand même être à côté pour limiter les éclaboussures).
Niveau moyen: changer une couche.
Niveau difficile: faire un câlin.
Niveau extrême: la mettre sur le pot ou lui enfiler ses chaussures.
J'avais déjà assez galéré dans mes derniers mois de grossesse pour revivre ça !



Nous avons alors opté pour la balancelle Babymoov et jusqu'à présent, c'est efficace !! Evidemment, quand Teemo est en pleine crise, il faut d'abord le réconforter dans les bras et ce n'est qu'une fois calmé qu'on peut le poser dans la balancelle. Des fois, il se remet à hurler et d'autre fois, il s'y endort, quel soulagement ! Je peux enfin m'occuper de ma fille à 100% (et accessoirement de la maison).

mardi 27 novembre 2012

Comment j'ai failli perdre ma fille

C'est à la suite d'une conversation avec Itmapie, du blog Graine de caillou, que j'ai eu envie de raconter cette histoire. En mai 2011, alors que Lulu avait 9 mois, celle-ci a échappé à un accident domestique qui aurait pu lui être fatal. Aujourd'hui encore, nous remercions le ciel pour le miracle qui nous a été accordé.

Il est midi ce jour-là, Lulu est sur sa chaise haute et j'ai son repas entre les mains. Je lui donne une cuillère de purée qu'elle avale en grimaçant puis à la deuxième, elle se met à hurler. Je tente à nouveau de lui donner une cuillère, elle trépigne, pousse ma main et pleure. Je laisse tomber et lui prépare un biberon à la place. Elle boit deux gorgées et se met à hurler de plus belle, elle refuse le biberon et le repousse énergiquement. Je sens que quelque chose ne va pas, d'ordinaire elle raffole de ses biberons de lait. Je lui change la couche et j'en profite pour lui prendre la température: 36.3°, tout va bien. J'appelle tout de même le généraliste le plus proche, je n'ai pas encore de médecin traitant car nous avons emménagé il y a moins d'un mois. Il me propose de venir à 14h15. Comme Lulu est inconsolable, je la prends en écharpe.
Je me rends chez le médecin à pied, j'hésite à prendre la voiture mais comme Lulu n'arrête pas de pleurer, je me dis qu'il est mieux que je la garde en écharpe, tout contre moi. Je remarque qu'elle a du mal à déglutir et qu'elle pleure chaque fois qu'elle avale sa salive. En arrivant chez le médecin, il trouve étrange que Lulu pleure autant et ce depuis plus d'une heure. Il lui regarde les oreilles, le ventre, rien à signaler... Il vérifie une seconde fois, pour être sûr, puis m'annonce que je dois me rendre aux urgences pédiatriques: il ne décèle rien mais il n'est pas normal que ma fille pleure autant et sans interruption. Lorsqu'il me demande si je connais la route pour aller à l'hôpital, mon visage suffit à le renseigner: il me propose d'utiliser son téléphone pour appeler quelqu'un qui pourra m'y conduire rapidement. J'appelle mon beau-frère, qui habite à quelques rues de là, et coup de chance, il est disponible tout l'après-midi.
Sur la route, Lulu est calme mais pleure par intermittence. Mon beau-frère me dit que je prends la chose plutôt bien. C'est faux, je suis en panique totale sauf que je suis tellement tétanisée par la peur que j'ai l'impression de ne plus rien ressentir. Et puis, je ne dois pas me laisser aller à pleurer, ce n'est pas le moment. Nous arrivons à 15h, Lulu est tellement pâlotte qu'ils ne tardent pas à nous prendre en charge. On l'ausculte une première fois: oreilles, ventre, température, rien à signaler. Nous commençons par une échographie abdominale, sans succès. Puis, on lui place une poche pour relever ses urines, mais l'analyse ne donne rien, il ne s'agit pas d'une infection urinaire. En attendant, Lulu s'endort mais fait la grimace régulièrement, on sent que quelque chose la gêne. Piwix nous rejoint après son travail. Pour le goûter, ils nous proposent de lui donner une compote puisqu'elle n'a rien avalé depuis son biberon du matin. Je m'exécute et à la première cuillère, Lulu s'étouffe !! Ni une, ni deux, je la retourne sur le ventre et tape vigoureusement dans son dos. Piwix me dira plus tard qu'il a trouvé ma réaction extraordinaire, que j'avais agi extrêmement vite et je lui répondrai que dans ces moments-là, on ne réfléchit plus, on agit. On appelle les médecins et ils nous proposent un biberon d'eau: Lulu ferme la bouche, pousse le biberon, tourne la tête dans tous les sens et finit par s'étouffer avec sa salive. Plus de doute possible, quelque chose coince dans la gorge. Ils nous demandent si elle a avalé quelque chose, je réponds par la négative: le matin elle allait bien, elle a joué dans son parc pendant que je passais l'aspirateur, puis elle a joué avec moi, sieste du matin et repas du midi où tout a commencé. Sa purée est mixée, elle n'a pas pu s'étouffer avec un morceau. Radio du thorax cette fois: rien à signaler. On passe dans le pavillon des ORL.
L'ORL vient l'ausculter et me demande à nouveau si elle a avalé quelque chose. Je lui réponds que je n'ai rien vu mais je commence à douter. On essaye à nouveau avec un biberon d'eau mais impossible de lui faire ouvrir la bouche. Malgré son jeune âge, elle sait qu'avaler est douloureux, elle ne veut plus s'y laisser prendre! Il nous propose de passer une petite caméra par le nez afin d'aller voir au fond de la gorge: des minutes interminables où je tiens ma fille contre moi le temps qu'il fasse son affaire... Le verdict tombe, il pense avoir vu un morceau de papier dépasser de son oesophage. Piwix a une révélation: les mouchoirs ! En effet, la veille au soir, je préparais le dîner dans la cuisine, Lulu jouait avec un paquet de mouchoirs dans la salle et Piwix était devant le PC. Tout d'un coup, Lulu s'est mise à tousser et Piwix s'est précipité pour voir si elle n'avait rien avalé. Comme elle n'avait rien dans la bouche et qu'elle respirait normalement, nous ne nous sommes pas inquiété et nous avons oublié.
Le médecin nous propose alors l'opération: ils vont aller chercher le morceau de papier dans la gorge. On comprend à moitié, on croit qu'ils vont lui ouvrir la gorge, Piwix est malade rien qu'à l'imaginer avec une cicatrice. Finalement, il n'en est rien, ils vont juste lui passer une sorte de pince dans la gorge, il n'y aura aucune trace. Ils nous installent dans une chambre, il est 20h. Piwix va chercher le nécessaire pour que je passe la nuit sur place. 21h20, elle part au bloc et commence l'attente interminable. On culpabilise mais on essaye aussi de se consoler, après tout, les accidents domestiques arrivent à tout le monde, moi qui refuse les bijoux, colliers d'ambre, pain ou autres biscuits de peur qu'elle s'étouffe !! Je ne pleure pas, quelques larmes mais je refuse de craquer, j'ai l'impression que si je pleure, ça sera comme si c'était grave et que je ne pourrais plus m'arrêter. Une aide-soignante nous croise dans les couloirs et croit bon de nous dire en rigolant: "Alors cette petite n'a pas assez à manger, elle mange les mouchoirs !" Nous ne rigolons pas (blague qu'on nous a resservie le lendemain, sans plus de succès de notre part). A 22h, le médecin revient avec le chirurgien et nous montre l'objet du délit: la languette autocollante du paquet de mouchoirs.

On n'a pas été jusqu'à conserver le petit flacon, on a juste fait une photo !

Les événements ont dû se dérouler ainsi: Lulu a avalé la languette la veille au soir. Elle s'est collée au fond de la gorge de sorte que les biberons de lait du soir et du matin ont coulé dessus sans la toucher. Le midi, la purée, plus épaisse, l'a embarquée sur sa route et elle s'est coincée dans l'oesophage.

Je remercie le ciel chaque jour d'avoir épargné ma fille. Et si la languette était allée se coller sur la trachée ? Je connais la méthode de Mofenson mais avec un objet aussi gros et aussi plat ? C'est autre chose qu'un aliment ou un caillou ! Et si elle s'était décollée dans la nuit et que Lulu s'était étouffée dans la solitude de sa chambre ? Vision d'horreur. Il m'arrive de regarder ma fille et de me réjouir de la voir encore vivante, tout aurait pu s'arrêter à ses 9 mois. Heureusement, elle n'en a gardé aucune séquelle, en tout cas visible. Elle a eu un peu de mal à manger les jours suivants mais tout va bien aujourd'hui.
Je remercie l'équipe médicale qui n'a pas lésiné sur les moyens pour découvrir ce qui faisait souffrir ma fille. Je n'en veux pas au médecin qui nous a dit, la languette à la main: "Il faut faire attention !", il avait raison. Par contre, je demande aux aides-soignantes et aux infirmières de garder leur humour noir pour la salle de repos, il y a des choses qui ne se disent pas...
Bizzarrement, nous n'avons pas culpabilisé, du moins pas trop. Nous nous considérons comme des parents attentifs et nous protégeons au mieux nos enfants, il ne nous était jamais venu à l'esprit qu'un simple paquet de mouchoirs pouvait être dangereux ! Je me disais que c'était bien trop gros pour être avalé mais je n'avais pas pensé qu'il pouvait se déchirer. Pendant longtemps, il lui était strictement interdit d'y toucher, nous n'avons levé l'interdiction que récemment quand nous avons compris qu'elle était assez grande pour s'en servir correctement et qu'on ne pouvait pas lui interdire les mouchoirs jusqu'à ses 18 ans. Par contre, il est hors de question que son frère s'en approche à moins de 20 mètres !!

lundi 26 novembre 2012

Chronicle de Josh Trank (2012)


Synopsis: Après avoir été en contact avec une mystérieuse substance, trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs. D’abord tentés d’utiliser leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leurs proches, ils vont vite prendre la mesure de ce qui leur est possible. Leurs fabuleuses aptitudes les entraînent chaque jour un peu plus au-delà de tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Leur sentiment de puissance et d’immortalité va rapidement les pousser à s’interroger sur les limites qu’ils doivent s’imposer… ou pas ! (Allociné)

C'est typiquement le genre de films que j'adore. J'aime voir des ados devenir capables des plus grandes choses, j'aurais moi-même tellement aimé être une adolescente reconnue et non pas cette petite fille studieuse et discrète qui n'avait qu'une seule amie à inviter à son anniversaire. J'ai chaque fois l'impression de revivre mon adolescence par procuration.
Ici, je me suis très vite identifiée à ces personnages, même s'il s'agit de garçons, puisque le thème est universel: on a le beau gosse populaire, le pro de l'école buissonière et le jeune perdu qui ne demande qu'à sortir de sa misère familiale. L'intérêt n'est pas de savoir d'où leur viennent leurs pouvoirs, ni pourquoi ils les ont obtenu mais bien d'observer la façon dont ils en disposent. Sur ce point, le film est réussi et dépeind admirablement les désirs et questionnements de l'adolescence.



Cependant, le choix de la vision "caméra à l'épaule" m'a énormément déçue et je trouve que ça gâche complètement le film. En effet, Andrew, l'un des héros, décide un jour de filmer sa vie, comme ça, sur une impulsion. Même si nous sommes à l'ère moderne et que tous les lycéens se promènent avec un téléphone portable à la main, j'ai du mal à croire que n'importe qui puisse venir en cours avec une caméra allumée. Alors que les premiers plans sont présentés selon le point de vue d'Andrew, puisque c'est lui qui tient la caméra, on s'éloigne progressivement du caméraman pour avoir une vision d'ensemble par le biais de la télékinésie: Andrew ayant le pouvoir de faire bouger les objets par la pensée, il lui est possible de se filmer lui-même. C'est le moment où ça devient n'importe quoi. On voit que Josh Trank a voulu surfer sur le succès des Projet Blair Witch, Rec ou encore Cloverfield, mais ces derniers avaient su donner une réelle pertinence à la présence de la caméra, ce qui n'est pas le cas de Chronicle. Pire encore, les dernières scènes sont un condensés de divers médias (téléphone portable, caméras de surveillances, caméras de télévision, quand ce n'est pas la copine du copain qui s'amuse aussi à filmer tout ce qui bouge...) et on en vient à se demander qui a pu compiler toutes ces données et où est la légitimité des images qu'on nous présente. Vraiment décevant.

samedi 24 novembre 2012

TV Lobotomie de Michel Desmurget


4ème de couverture: Alors qu'en France, le temps consacré chaque jour à la télévision ne cesse d'augmenter, il est temps de s'interroger sur l'influence réelle du petit écran.
Développement intellectuel, résultats scolaires, violence, obésité, espérance de vie, sexualité, imagination, créativité... Dans chacun de ses domaines, la télévision semble apparaître comme un véritable fléau selon de nombreuses études scientifiques.
Alors faut-il croire que télé rime forcément avec attention danger ? TV Lobotomie fait le point entre statistiques et études de cas, et pose un regard juste sur le média préféré des français.


Après une lecture assidue et quelques semaines de réflexion, mon sentiment est assez mitigé. Certaines études sont très intéressantes, ainsi on apprend que les DVD ou autres émissions d'apprentissage ne servent à rien, c'est le "déficit vidéo":
Derrière cette docte expression se cache une idée assez simple: si vous mettez l'enfant devant une télé, il pourra parfois apprendre quelque chose, mais ce quelque chose sera toujours notablement effective avec son environnement. Par exemple, prenez une poupée portant un gant accroché à sa main via un morceau de velcro et cachez à l'intérieur de ce gant un grelot. Mettez-vous face à un enfant de 12 ou 15 mois, détachez le gant, secouez-le pour faire teinter le grelot, remettez-le en place et posez la poupée au sol. L'enfant se saisit alors généralement de cette dernière puis il tente d'enlever le gant et de faire teinter le grelot. De manière surprenante, si vous réalisez la même démonstration par le biais d'une télévision, Bébé regarde mais ensuite il ne fait rien. Quand l'expérimentateur place la poupée au sol, juste après la vidéo, l'enfant n'essaye ni d'enlever le gant ni de faire teinter le grelot. Il se comporte comme un sujet totalement naïf qui n'aurait jamais vu la poupée. Ce déficit vidéo reste largement  présent chez des enfants âgés de 18, 24 ou même 30 mois.
L'effet est le même pour les plus grands face à des programmes axés sur le langage ou les connaissances. Nous sommes prévenus, nul besoin de dépenser des fortunes dans des DVD éducatifs !
De même, on peut lire que l'influence de la télévision est très grande par le biais de cette étude faite sur des adolescentes fidjiennes de la province de Nadroga:
L'idée de ce travail séduisit d'autant plus aisément les chercheurs de la communauté de Nadroga privilégiait, dans sa condition originelle, les types corporels "généreux", synonymes d'affluence. L'arrivée du poste changea profondément cette inclination. Par la grâce de notre brave petite lucarne, 74% des jeunes Fidjiennes se découvrirent soudain trop grosses. Entre le début et la fin de l'expérience, le pourcentage d'adolescentes ayant suivi un régime passa du néant absolu à 69%. Le nombre de jeunes filles ayant adopté le vomissement comme stratégie de contrôle pondéral grimpa pour sa part de 0% à 11%.
Il en est de même pour l'alcool, le sexe ou la violence qui sont largement diffusés et banalisés sur nos petits écrans.
De ce point de vue, le livre est vraiment très enrichissant et nous fait réfléchir sur notre usage de la télévision. Néanmoins, je le trouve par moment beaucoup trop alarmiste et catégorique comme le prouve cette anecdote:
Elle [la télévision] parvient, avec une inquiétante constance, à éroder notre humanité même. Je me rappelle ainsi, par exemple, ce gosse de 3 ans, tout juste opéré d'une tumeur cérébrale et pleurant tristement face à un écran vide parce que sa mère l'avait laissé seul pour aller voir ailleurs Plus belle la vie. "Vous comprenez, m'avait expliqué la marâtre à son retour, ici c'est impossible de regarder, il n'arrête pas de gémir." Pauvre gosse contraint de pleurer seul au milieu de blouses blanches débordées parce que sa mère n'avait pas eu son fixe cathodique.
Il se sert très souvent d'exemples comme celui-ci pour prouver que la télévision est néfaste et il prône sa suppression totale dans nos foyers. Mais il s'agit quand même de cas extrêmes !
Si je suis d'accord pour dire que certaines émissions sont à proscrire et que l'usage de la télévision doit être réfléchi, surtout la publicité, je ne suis pas prête à me séparer de ma télévision. Je ne suis pourtant pas une assidue, j'ai toujours préféré mes livres (ma mère me punissait de télévision mais cela n'avait aucun effet puisque je m'amusais tout autant sans) mais je tiens tout de même à mes séries, que je regarde en téléchargement ou en DVD. De même pour les journaux télévisés que j'aime suivre de temps à autre, même si je suis l'actualité plus souvent au travers des quotidiens.
Suite à la lecture de TV Lobotomie, nous avons diminué un peu notre temps passé devant l'écran. Nous avons surtout supprimé les moments où nous allumions la télévision pour combler un silence, pendant la préparation des repas ou le bain des enfants par exemple. Finalement, nous nous sommes rendus compte que ce n'était pas indispensable et même, nous avons pu apprécier ce silence reposant, surtout avec deux enfants en bas âge qui demandent toute notre attention. Et cela me chagrinait que Lulu puisse intercepter des messages qui ne sont pas de son âge, comme les bandes-annonces pour les séries telles Les experts ou Esprits criminels qui sont trop explicites étant donné l'heure de diffusion !
Par rapport aux enfants, je n'interdis pas les DVD Disney à Lulu, d'autant plus qu'elle adore ça. Néanmoins, je limite les dessins animés à un par jour et jamais les jours de crèche. Elle se plie assez bien à cette règle, surtout qu'elle adore les livres et les activités manuelles et qu'il n'est pas difficile de l'occuper à autre chose ! Personnellement, j'ai beaucoup regardé les Disney dans mon enfance, je me surprends même à connaître les répliques et les chansons par coeur et ça ne m'a pas empêchée d'atteindre bac+5 et d'être une femme équilibrée (enfin je crois !). Tout cela n'est pas forcément négatif.

En résumé, un livre intéressant et incontestablement éducatif qui peut être le point de départ d'une réflexion sur notre consommation télévisuelle.

vendredi 23 novembre 2012

Des pseudos pour les bézots

Ca fait un petit moment que j'y pense mais je n'avais pas pris le temps d'y réfléchir sérieusement. En effet, sur la plupart des blogs, les parents utilisent des pseudos pour identifier leurs enfants, comme Fleur de sel chez Marjoliemaman, Mini Knoute chez La très mauvaise mère ou encore Fils 2.0 chez Ccelyo. Je trouve ça plus sympathique et même carrément mignon quelquefois et jusqu'à présent, je n'en avais pas vraiment eu l'utilité puisque je n'avais qu'un enfant et le terme "ma fille" suffisait amplement. Aujourd'hui, je trouve que "ma fille" et "mon fils" sonne un peu trop pédant dans mes articles. Et ça fait plutôt impersonnel.

D'habitude, lorsque je crée un nouveau personnage dans un jeu vidéo, j'ai toujours plein d'idées et je trouve facilement un nom original et inédit. Je n'aime généralement pas reprendre le pseudonyme d'un personnage connu. Mais là, j'avais envie que les pseudos de mes enfants soient reconnaissables, qu'ils les identifient facilement et qu'ils représentent également une partie de moi-même. En somme, c'est comme revivre le choix du prénom lors de la grossesse sauf que cette fois, je suis seule à choisir !

L'inspiration n'était pas trop au rendez-vous jusqu'à ce que les termes "gnome" et "gnomette" viennent à mon esprit. On y retrouvait l'idée de petite taille et j'aimais le lien avec World of Warcraft. Et puis, en prolongeant l'idée de petit personnage, j'ai pensé à deux personnages de League of Legends, connus pour leur côté "mignon": Teemo et Lulu. C'était adopté !

  

NB: "Bézot" signifie "enfant" dans le langage normand :)
NB 2: Lulu est devenue Poppy le 11 juillet 2013.

samedi 17 novembre 2012

Le prédicateur de Camilla Läckberg


4ème de couverture: Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Ericka Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise: les squeletttes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrick assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...
Une nouvelle fois, Camilla Läckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir de nous perdre en compagnie de ses personnages dans une atmosphère provinciale lourde de secrets.

Deuxième volume de la saga lié à Patrick Hedström et Ericka Falck.
On apprend dès les premières pages qu'Ericka Falck est à son 9ème mois de grossesse et j'ai adoré la façon dont la narratrice racontait le "calvaire" que ça peut parfois être, entre les insomnies, les douleurs lombaires, les mains baladeuses sur le ventre, j'en passe et des meilleures. J'avais vraiment l'impression de revivre ces moments et l'on voit bien que Camilla Läckberg sait de quoi elle parle !! J'ai trouvé ça très drôle.
Comme pour le premier roman, l'intrigue policière est superbement bien menée et on entre avec délectation dans les histoires familiales des habitants de Fjällbacka. J'avais quelques doutes sur le nom du coupable mais la surprise est toujours au rendez-vous.

mercredi 14 novembre 2012

M. Popper et ses pingouins de Mark Waters (2011)


Synopsis: Enfant, Tommy Popper attendait impatiemment les occasions de parler par radio à son père, un explorateur toujours parti aux quatre coins du monde. Des années plus tard, Popper est devenu un brillant promoteur immobilier à Manhattan. Sa réussite lui a coûté son couple : divorcé d’Amanda, il ne voit plus ses enfants qu’un week-end sur deux. M. Popper mène une vie solitaire et luxueuse dans son appartement ultramoderne de Park Avenue, et il est sur le point de devenir un des associés de la prestigieuse firme qui l’emploie. Mais lorsqu’un matin, il reçoit l’ultime cadeau de son père décédé, un pingouin vivant, sa vie bascule.

A ma décharge, c'est mon mari qui a souhaité regarder ce film, j'étais plus que dubitative devant la pochette... Je m'attendais à un navet sans nom, surtout que je n'en avais jamais entendu parler, et j'ai finalement été agréablement surprise.
M. Popper et ses pingouins n'est pas le film de l'année, loin s'en faut, mais il remplit assez bien ses fonctions de film familial. Le scénario est simple et compréhensible par les plus jeunes et même sans suivre toute la trame, les situations sont suffisamment cocasses et drôles pour faire rire toute la famille. C'était quelquefois un peu trop mièvre à mon goût (et l'ex-femme de M. Popper me sortait par les yeux) mais l'ensemble reste divertissant. A voir en famille, donc.

mardi 6 novembre 2012

Et toi, t'en veux combien ?

C'est la question qu'on pose à une femme régulièrement, depuis la plus tendre enfance: "Et toi, tu veux combien d'enfants ?" Comme si on devait tout planifier à l'avance, comme si c'était le but ultime d'une vie de femme.

Quand j'étais petite, je voulais plein d'enfants, une cinquantaine !! Quand j'ai vu ma mère enceinte et que j'ai compris comment ça fonctionnait, j'ai vite revu mes pronostics à la baisse... sans vraiment me fixer sur un chiffre précis.

Adolescente, je m'imaginais avoir un bébé en 2000. Je trouvais que c'était super sympa comme date de naissance, facile à calculer. Moi-même, je suis née en 1980 et pour connaître mon âge selon l'année, il suffit d'additionner les deux premiers chiffres au deux derniers: 20+12 = 32; 20+47 = 67; etc... Or en 2000, j'avais 20 ans et mon futur mari 17, c'était un peu tôt pour mettre en route un bébé...

Lorsque nous avons fini nos études et que nous nous sommes installés ensemble, le sujet enfant est devenu le cadet de nos soucis. C'était si bon d'être tous les deux, de pouvoir passer des nuits et des week-ends à faire les geeks sur nos pc, de manger n'importe quoi à n'importe quelle heure (ma balance ne me remercie pas), de vivre (presque) d'amour et d'eau fraîche. Surtout, nous avions des arguments contre. Pour ma part, j'avais trop peur que mon enfant me fasse des reproches plus tard: tous les psys le disent, si on se sent mal dans sa peau, c'est la faute de la mère. Trop possessive, pas assez aimante, trop autoritaire, trop coulante, merci Freud et toutes ses théories fumantes. Mon homme, lui, ne se sentait pas de faire naître un enfant dans le monde moderne, un monde sans travail, sans perspective d'avenir, en train de mourir à petit feu de la main de l'homme.

Nous nous sommes mariés en 2009 et ça a été comme un déclic. Je me souviens que le prêtre n'était pas content de ma lettre d'intention car elle ne mentionnait pas les enfants, dans le monde catholique, si on se marie, c'est pour faire des enfants ! J'ai tenu bon, ce n'était pas ma conception. Mon mari commençait à en ressentir le désir, il était si content d'être avec moi et de s'unir à moi pour la vie qu'il considérait que les enfants seraient un prolongement de notre amour. C'est pratiquement au lendemain de notre mariage que j'ai ressenti le même désir. Comme si le fait de s'être passé la bague au doigt m'autorisait à concevoir la vie. J'avais toujours peur d'être une mauvaise mère (encore aujourd'hui d'ailleurs) mais je suis dit que ça valait le coup d'essayer !

Notre fille est née en août 2010 et j'ai tout de suite su que j'avais fait le bon choix. C'est extraordinaire de se sentir lié à ce point à un petit être, de se rendre compte qu'on sacrifierait tout pour lui, qu'on serait amputé à vie s'il disparaissait. Après tout, c'est un morceau de soi-même. J'ai su aussi rapidement qu'elle ne serait pas enfant unique et qu'on ne tarderait pas pour faire le second.

Notre fils est né en octobre 2012 et je réalise tout juste que je suis maman de deux enfants. Moi qui n'en voulait pas il y a à peine 3 ans !! Ils sont comme une évidence pour moi aujourd'hui, je me sens comblée. D'autant plus que mon mari et moi sommes toujours aussi unis, je n'ai pas honte de dire que je suis heureuse.

La question d'un troisième s'est bien sûr imposée à nous. Dans la théorie, je ne suis pas contre, en sachant que ce serait le dernier, quatre enfants me paraît demander un investissement trop important. Néanmoins, dans ce cas de figure, l'envie ne peut être seule prise en compte. En effet, il y a quelques semaines, nous nous promenions dans les magasins et j'ai repéré une jolie turbulette qui me tendait les bras. Mon mari m'a arrêté en me rappelant que nous étions déjà juste au niveau financier et que nous avions tout ce qu'il faut à la maison. Cela m'a énormément frustrée et m'a fait réfléchir. Je suis du genre à acheter par impulsion: je vois, j'aime, je prends, que ce soit en soldes ou non. Pour les vêtements mais aussi les jeux vidéos, les sorties, les cadeaux à la famille... J'ai horreur de calculer, je jette les promotions que je reçois dans ma boîte aux lettres sans jamais les lire (c'est sûrement un tort mais je n'ai pas envie de perdre mon temps à lire des catalogues). Il s'est donc vite imposé à nous qu'avoir un troisième enfant demanderait des sacrifices financiers que nous ne sommes pas prêts à faire. C'est très pragmatique mais c'est notre conception de la vie. Et si un jour notre situation financière venait à s'améliorer, ce serait du bonus pour nos deux enfants !

dimanche 4 novembre 2012

Contagion de Steven Soderbergh (2011)


Synopsis: Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on "cache la vérité" à la population…

J'étais assez sceptique de prime abord, j'avais trop peur d'avoir affaire à un remake d'Alerte, qui est une référence du genre. C'est le casting qui m'a donné envie de voir ce film, je me suis dit que tant d'acteurs talentueux n'avaient pas pu tous signer pour un navet.


Bien m'en a pris, j'étais scotchée d'un bout à l'autre. Soderbergh ne se limite pas à filmer la panique qui gagne la population mais il nous montre le travail des organisations médicales internationales: recherche de la source, du type de virus, du remède, gestion des zones à risques, etc... A aucun moment nous ne sommes perdus dans les méandres des différentes histoires, tout est toujours très clair et méticuleusement scénarisé.


Un point bonus pour Jude Law que je redécouvre depuis quelques temps. Je ne l'aimais pas trop à ses débuts (j'avais en horreur son visage de jeune premier) et je trouve qu'il se bonifie en vieillissant, tant  mieux !