vendredi 24 août 2012

Polisse de Maïwen (2011)


Synopsis: Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs), ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.



Moi qui suis d'un naturel très sensible, et d'autant plus concernant les enfants depuis que j'ai eu ma fille, j'avais vraiment peur de passer mon temps à pleurer devant Polisse. Surtout que j'avais lu ici et là qu'il était très dur.
Finalement, il ne l'est pas tant que ça et c'est grâce à la mise en scène de Maïwen qui ne se limite pas au pathos. Certaines scènes sont intenses, voire révoltantes, et d'autres plus légères et presque comiques. Le monde de Polisse n'est pas totalement noir et un certain espoir semble percer ici et là. Il est important pour ces policiers de la brigade des mineurs de savoir se détacher de ce qu'ils vivent au jour le jour et l'issue peut-être fatale pour celui qui n'a personne à qui se raccrocher.
Le passage qui m'a particulièrement ému est celui avec Sandrine Bonnaire dans le rôle de la mère à qui la fille avoue que "papa l'aime trop". C'est une chose qui m'a toujours fait peur et qui me poursuit encore aujourd'hui. J'aime mon mari plus que tout et je lui fais confiance, il n'en reste pas moins qu'il m'arrive de le surveiller discrètement lorsqu'il donne son bain à notre fille, juste pour être sûre qu'il n'a pas de geste déplacé. Je ne supporterai pas de passer à côté d'une chose pareille. Et si je surveille mon mari en qui j'ai toute confiance, je suis encore plus attentive à tous les oncles, cousins et même grands-pères en qui je n'ai, cette fois, absolument pas confiance. Je ne cesserai de dire à ma fille qu'elle peut tout me confier, même si on lui répète que c'est de sa faute et que la famille ne l'aimerais plus si elle disait tout. Ces gens savent être menaçants.
J'ajoute une interview de Maïwen sur la production du film que j'ai trouvé très instructive.

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